Lettre ouverte sur la Santé en Guyane
A l’attention des présidents de CA des hôpitaux et du Conseil de l’ordre des médecins
Après les atermoiements sur la fiabilité du système de santé publique de Guyane, la mort récente d’un enfant atteint de dengue à l’hôpital de Saint Laurent et la décapitation annoncée du Service de cancérologie du Centre Hospitalier Andrée-Rosemon sont des faits qui démontrent qu’au-delà des annonces rassurantes du Gouvernement, la qualité et la sécurité des soins en Guyane sont loin d’être assurés.
Plus souvent que rarement, les Guyanais n’ont d’autre choix que de s’expatrier ou de subir l’évacuation sanitaire pour accéder aux soins. Combien de nos compatriotes décèdent faute d’être dépistés à temps ou d’être évacués suffisamment tôt pour prétendre à la guérison ?
Avec des indicateurs de santé particulièrement dégradés comparés au reste de la France :
taux de natalité et de mortalité infantiles deux à trois fois et demi supérieurs à la moyenne nationale
démographie médicale trois fois plus faible
espérance de vie de quatre ans inférieure
prévalence des pathologies du diabète, de l’hypertension artérielle, de l’insuffisance rénale chronique, du cancer de la prostate, du V.I.H ;
auxquelles viennent s’ajouter des maladies entériques liées à la qualité de l’eau ou imputables à la dissémination du mercure par l’orpaillage clandestin, les atteintes au fonctionnement de l’hôpital et à l’offre de soins déjà insuffisante, sont inacceptables.
La succession d’évènements malheureux de ces derniers jours, ajoutée à l’épidémie de dengue et de paludisme que subit la Guyane amènent le Mouvement WALWARI à se mobiliser pour exiger du Gouvernement que la politique de santé conduite en Guyane soit à la hauteur des besoins des Guyanais.
Le Mouvement WALWARI se fait ainsi l’écho des interventions de Christiane TAUBIRA auprès de la Ministre de la Santé le 9 décembre 2008 et plus récemment sur le projet de loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoire) qui ne semblent malheureusement pas entendues.
Ainsi, dans la perspective d’une action de masse, le Mouvement WALWARI interpelle les Présidents des Conseils d’Administration des hôpitaux ainsi que l’Ordre des médecins de Guyane sur les moyens qu’il conviendrait d’envisager pour que l’offre de soins dispensés en Guyane réponde aux exigences de qualité, d’équité et de sécurité.